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III

où le seamew s’arrête tout à fait.

En montant à l’aube sur le spardeck, le 4 juin, les passagers auraient pu apercevoir, lointains encore, les rivages altiers de la Grande-Canarie. Là, le Seamew allait faire sa première escale dans l’archipel. Ténériffe serait la seconde, et la dernière à la fois du voyage.

L’archipel des Canaries se compose de onze îles ou îlots disposés en une demi-circonférence qui tourne sa concavité vers le Nord. En commençant à l’extrémité nord-est pour finir à l’extrémité nord-ouest, on trouve successivement : Allegranza, Monta-Clara, Gracieuse. Lancelote, Lobos, Fortaventure, La Grande-Canarie, Ténériffe, Gomère, l’Île de Fer et Palma. Habitées par une population d’environ deux cent quatre-vingt mille âmes, ces diverses îles, dont les plus orientales sont séparées de l’Afrique par un bras de mer large au plus de cent kilomètres, réunissent entre elles une superficie supérieure à deux cent soixante-quinze lieues carrées.

Sous le gouvernement d’un commandant résidant à Sainte Croix de Ténériffe et de deux alcades mayores, les Canaries forment une province de l’Espagne. Province lointaine, il est vrai, et, par conséquent, quelque peu négligée. Il faut admettre cette négligence de la métropole pour s’expliquer la médiocrité du commerce de cet archipel, qui, en raison de sa situation géographique, devrait être une des principales hôtelleries de la grande route de l’Océan.

Différentes par la taille, les Canaries se ressemblent toutes par