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CONCLUSION

rites pendant les vingt jours qui furent employés à atteindre Saint-Louis. Mais aussi, comme il se rattrapa ! À peine au milieu des maisons de la ville, il avait quitté ses compagnons, et, dès le soir, ceux qui le rencontrèrent, reconnurent qu’il regagnait consciencieusement le temps perdu.

Sinon sans peine, ce voyage de retour s’était fait sans danger, sous la protection des baïonnettes françaises. Pas un accident notable ne marqua cette marche de trois cent cinquante kilomètres à travers le Sahara.

À Saint-Louis, les secours ne manquaient pas, et tout le monde s’ingénia à réconforter ces touristes si cruellement éprouvés. Mais ils avaient hâte d’être rentrés dans leur pays et dans leurs demeures, et bientôt un confortable paquebot emporia les administrés de l’Agence Thompson, ainsi que leur infortuné Administrateur Général.

Moins d’un mois après avoir si heureusement échappé aux Maures et aux Touareg, ils débarquaient tous en sûreté sur le quai de la Tamise.

Thompson eut à ce moment une véritable satisfaction. Il fut enfin débarrassé de Piperboom. Le placide Hollandais, dont personne ne pouvait se vanter d’avoir jamais connu les impressions, « lâcha » son Administrateur dès qu’il eut sous les pieds le pavé de Londres. Sa valise à la main, il disparut dans la première rue, emportant son mystère.

À son exemple, les autres touristes se dispersèrent, retournant à leurs plaisirs ou à leurs affaires. Le révérend Cooley retrouva intact le troupeau de fidèles qui pleurait déjà son pasteur.

Le capitaine Pip, toujours suivi d’Artimon à son poste réglementaire, Mr. Bischop, Mr. Fliship et les autres marins, ne reprirent terre que pour repartir bientôt sur la mer incertaine, et Mr. Roastbeaf et Mr. Sandweach ne tardèrent pas à se remettre au service de passagers tantôt contents ou mécontents.

Cependant, avant de reconquérir sa liberté, le capitaine Pip