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Page:Verne - L’École des Robinsons - Le Rayon vert.djvu/130

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l’école des robinsons

Le cœur de Godfrey lui battit fort, au moment où il allait relever le couvercle de la malle !

Enfin elle était ouverte, et, en vérité, s’il eût fallu la briser, Godfrey n’y fût pas parvenu sans peine.

C’était un véritable coffre-fort que cette malle. Les parois intérieures en étaient doublées d’une feuille de zinc, de telle sorte que l’eau de mer n’avait pu y pénétrer. Aussi les objets qu’elle contenait, si délicats qu’ils fussent, devaient-ils se trouver dans un parfait état de conservation.

Et quels objets ! En les retirant, Godfrey ne pouvait retenir des exclamations de joie ! Certainement cette malle avait dû appartenir à quelque voyageur très pratique, qui comptait s’aventurer en un pays, où il serait réduit à ses seules ressources.

En premier lieu, du linge : chemises, serviettes, draps, couvertures ; puis, des vêtements : vareuses de laine, chaussettes de laine et de coton, solides pantalons de toile et de velours écru, gilets de tricot, vestes de grosse et solide étoffe ; puis, deux paires de fortes bottes, des souliers de chasse, des chapeaux de feutre.

En deuxième lieu, quelques ustensiles de cuisine et de toilette : marmite, — la fameuse marmite tant demandée ! — bouilloire, cafetière, théière, quelques cuillers, fourchettes et couteaux, un petit miroir, des brosses à tout usage ; enfin, ce qui n’était pas à dédaigner, trois bidons contenant environ quinze pintes d’eau-de-vie et de tafia, et plusieurs livres de thé et de café.

En troisième lieu, quelques outils : tarière, vrille, scie à main, assortiment de clous et de pointes, fers de bêche et de pelle, fer de pic, hache, herminette, etc.

En quatrième lieu, des armes : deux couteaux de chasse dans leur gaîne de cuir, une carabine et deux fusils à piston, trois revolvers à six coups, une dizaine de livres de poudre, plusieurs milliers de capsules et une importante provision de plomb et de balles, — toutes ces armes paraissant être de fabrication anglaise ; enfin une petite pharmacie de poche, une longue-vue, une boussole, un chronomètre.

Il s’y trouvait aussi quelques volumes en anglais, plusieurs mains de papier blanc, crayons, plumes et encre, un calendrier, une Bible, éditée à New-York, et un Manuel du parfait cuisinier.

Vraiment, cela constituait un inventaire d’un prix inestimable dans la circonstance.