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qui explique ce qui avait paru inexplicable

Dans tous les cas, c’était la mort !

Godfrey cherchait encore s’il y avait quelque moyen de s’y soustraire. Il n’en voyait pas ! Déjà les basses branches étaient en feu, et une épaisse fumée troublait les premières lueurs du jour, qui commençait à se lever dans l’Est.

En cet instant, un horrible fracas de déchirement se produisit. Le séquoia, maintenant brûlé jusque dans ses racines, craquait violemment, il s’inclinait, il s’abattait…

Mais, en s’abattant, le tronc rencontra ceux des arbres qui l’avoisinaient ; leurs puissantes branches s’entremêlèrent aux siennes, et il resta ainsi, obliquement couché, ne faisant pas un angle de plus de quarante-cinq degrés avec le sol.

Au moment où le séquoia s’abattait, Godfrey et ses compagnons se crurent perdus !…

« Dix-neuf janvier ! » s’écria alors une voix, que Godfrey, stupéfait, reconnut cependant !…

C’était Carèfinotu… oui, Carèfinotu, qui venait de prononcer ces mots, et dans cette langue anglaise qu’il semblait jusqu’ici n’avoir pu ni parler ni comprendre !

« Tu dis ?… s’écria Godfrey, qui s’était laissé glisser jusqu’à lui à travers le tranchage.

— Je dis, répondit Carèfinotu, que c’est aujourd’hui que votre oncle Will doit arriver, et que, s’il ne vient pas, nous sommes fichus ! »


XXII

lequel conclut en expliquant tout ce qui avait paru être absolument inexplicable jusqu’ici.


À ce moment, et avant que Godfrey eût pu répondre, des coups de fusil éclataient à peu de distance de Will Tree.

En même temps, une de ces pluies d’orage, qui sont de véritables cataractes,