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le rayon-vert.

« Miss Campbell, dit-il, vous allez mieux !… Je le vois… Les forces vous sont revenues ?

— Oui, monsieur Olivier, répondit miss Campbell, qui tressaillit à la vue du jeune homme.

— Je pense que vous feriez bien, reprit Olivier Sinclair, de venir sur le plateau respirer un peu de cette légère brise, purifiée par la tempête. Le soleil est superbe, il vous réchauffera.

— Monsieur Sinclair a raison, dit le frère Sam.

— Tout à fait raison, ajouta le frère Sib.

— Et puis, s’il faut tout vous dire, si mes pressentiments ne me trompent pas, reprit Olivier Sinclair, je crois que, dans quelques heures, vous allez voir s’accomplir le plus cher de vos vœux.

— Le plus cher de mes vœux ? murmura miss Campbell, comme si elle se fût répondu à elle-même.

— Oui… le ciel est d’une pureté remarquable, et il est probable que le soleil se couchera sur un horizon sans nuage !

— Serait-il possible ? s’écria le frère Sam.

— Serait-il possible ? répéta le frère Sib.

— Et j’ai lieu de croire, ajouta Olivier Sinclair, que vous pourrez, ce soir même, apercevoir le Rayon-Vert.

— Le Rayon-Vert !… » répondit miss Campbell.

Et il semblait qu’elle cherchât dans sa mémoire un peu confuse ce qu’était ce rayon.

« Ah !… c’est juste !… ajouta-t-elle. Nous sommes venus ici pour voir le Rayon-Vert !

— Allons ! allons ! dit le frère Sam, enchanté de l’occasion qui s’offrait d’arracher la jeune fille à cette torpeur, dans laquelle elle tendait à s’engourdir, allons de l’autre côté de l’îlot.

— Et nous n’en dînerons que mieux au retour, » ajouta gaiement le frère Sib.

Il était alors cinq heures du soir.

Sous la conduite d’Olivier Sinclair, toute la famille, y compris dame Bess et Partridge, quittait aussitôt la grotte de Clam-Shell, remontait l’escalier de bois, et atteignait la lisière du plateau supérieur.

Il aurait fallu voir la joie que manifestèrent les deux oncles, en regardant ce ciel magnifique, sur lequel descendait lentement l’astre radieux. Peut-