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Page:Verne - L’Étoile du sud, Hetzel, 1884.djvu/140

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L’ÉTOILE DU SUD.

Cyprien piqua des deux. (Page 131.)

C’était celui d’un rival, presque d’un ennemi, et pourtant Cyprien se sentit profondément ému en lui rendant les derniers devoirs. C’est que le spectacle de la mort, partout si auguste et si solennel, semble emprunter au désert une majesté nouvelle. En présence de la seule nature, l’homme comprend mieux que c’est là le terme inévitable. Loin de sa famille, loin de tous ceux qu’il aime, sa pensée s’envole avec mélancolie vers eux. Il se dit que, lui aussi, peut-être, il tombera demain sur l’immense plaine pour ne plus se relever, que, lui aussi, il sera alors enseveli sous un pied de sable, surmonté d’une pierre nue, et qu’il n’aura pour l’accompagner à sa dernière heure, ni les