effet, ce vingt-cinquième degré de longitude passe sur les plans du district, au travers du territoire que mon kraal avait occupé.
« Mais la mine, hélas ! était à l’occident. Elle échut donc naturellement à John Watkins !
« Toutefois, et comme pour marquer d’une tache indélébile l’opinion que le pays a gardée de ce jugement inique, on appelle toujours cette mine le Vandergaart-Kopje !
« Eh bien, monsieur Méré, n’ai-je pas un peu le droit de dire que les Anglais sont des coquins ? » dit le vieux Boër en terminant sa trop véridique histoire.
V I
MŒURS DU CAMP.
Ce sujet de conversation, on en conviendra, ne devait rien avoir d’agréable pour le jeune ingénieur. Il ne pouvait guère goûter de pareils renseignements sur l’honorabilité de homme qu’il persistait à considérer comme son futur beau-père. Aussi s’était-il bientôt habitué à regarder l’opinion de Jacobus Vandergaart sur l’affaire du Kopje comme une idée fixe de plaideur, dont il fallait beaucoup rabattre.
John Watkins, à qui il avait un jour touché deux mots de cette affaire, après avoir éclaté de rire pour toute réponse, s’était tapé le front de son doigt indicateur, en secouant la tête, comme pour dire que la raison du vieux Vandergaart déménageait de plus en plus !
N’était-il pas possible, en effet, que le vieillard, sous l’impression de la découverte de la mine diamantifère, se fût mis dans le cerveau, sans motifs suffisants, qu’elle était sa propriété ? Après tout, les tribunaux lui avaient absolument donné tort, et il paraissait bien peu vraisemblable que les juges n’eussent pas adopté la théorie la mieux justifiée. Voilà ce que se disait le jeune ingénieur pour s’excuser vis-à-vis de lui-même d’entretenir des relations avec John Watkins, après avoir appris ce que Jacobus Vandergaart pensait de lui.