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l’archipel en feu.

la vente des prisonniers livrés sur les marchés turcs et transportés aux côtes barbaresques.

Ce que pouvait être une conversation entre Nicolas Starkos et Skopélo, les sujets sur lesquels elle devait porter, la façon dont les faits de la guerre actuelle seraient appréciés, les profits qu’ils se proposaient d’y faire, il n’est que trop facile de le préjuger.

« Où en est la Grèce ? demanda le capitaine.

À peu près dans l’état où vous l’aviez laissée, sans doute ! répondit Skopélo. Voilà un bon mois environ que la Karysta navigue sur les côtes de la Tripolitaine, et probablement, depuis votre départ, vous n’avez pu en avoir aucune nouvelle !

– Aucune, en effet.

– Je vous apprendrai donc, capitaine, que les vaisseaux turcs sont prêts à transporter Ibrahim et ses troupes à Hydra.

– Oui, répondit Nicolas Starkos. Je les ai aperçus, hier soir, en traversant la rade de Navarin.

– Vous n’avez relâché nulle part depuis que vous avez quitté Tripoli ? demanda Skopélo.

– Si… une seule fois ! Je me suis arrêté quelques heures à Vitylo… pour compléter l’équipage de la Karysta ! Mais, depuis que j’ai perdu de vue les côtes du Magne, il n’a jamais été répondu à mes signaux avant mon arrivée à Arkadia.