vêtue de deuil. Sa physionomie grave, ses yeux fatigués par l’insomnie, indiquaient, en toute sa personne, une grande lassitude physique, mais nul abattement moral. Dans cet entretien, qui allait avoir de si graves conséquences pour tous ceux dont il serait question, son calme ne devait pas l’abandonner un seul instant.
« Me voici, Hadjine Elizundo, dit le capitaine, et je suis à vos ordres. Pourquoi m’avez-vous fait demander ?
— Pour deux motifs, Nicolas Starkos, répondit la jeune fille, qui voulait aller droit au but. Tout d’abord, j’ai à vous dire que ce projet de mariage que m’imposait mon père, vous le savez bien, doit être considéré comme rompu entre nous.
— Et moi, répliqua froidement Nicolas Starkos, je me bornerai à répondre qu’en parlant ainsi, Hadjine Elizundo n’a peut-être pas réfléchi aux conséquences de ses paroles.
— J’ai réfléchi, répondit la jeune fille, et vous comprendrez que ma résolution doit être irrévocable, puisque je n’ai plus rien à apprendre sur la nature des affaires que la maison Elizundo a faites avec vous et les vôtres, Nicolas Starkos ! »
Ce ne fut pas sans un vif déplaisir que le capitaine de la Karysta reçut cette très nette réponse. Sans