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Page:Verne - L’Archipel en feu, 1884.djvu/240

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l’archipel en feu.

l’extrémité sud-est de ces mers, à plus de quarante milles de l’île de Rhodes. Ses hauts sommets la signalent de loin. Sur les vingt lieues de son périmètre, elle se découpe, s’échancre, se creuse en indentations multiples que protègent une infinité d’écueils. Si elle a donné son nom aux eaux qui la baignent, c’est qu’elle était déjà redoutée des anciens autant qu’elle est redoutable aux modernes. À moins d’être pratique, et vieux pratique de la mer Carpathienne, il était et il est encore très dangereux de s’y aventurer.

Cependant elle ne manque point de bons mouillages, cette île qui forme le dernier grain du long chapelet des Sporades. Depuis le cap Sidro et le cap Pernisa jusqu’aux caps Bonandrea et Andemo de sa côte septentrionale, on peut y trouver de nombreux abris. Quatre ports, Agata, Porto di Tristano, Porto Grato, Porto Malo Nato, étaient très fréquentés autrefois par les caboteurs du Levant, avant que Rhodes leur eût enlevé leur importance commerciale. Maintenant, c’est à peine si quelques rares navires ont intérêt à y relâcher.

Scarpanto est une île grecque, ou, du moins, elle est habitée par une population grecque, mais elle appartient à l’Empire ottoman. Après la constitution définitive du royaume de Grèce, elle devait même