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à bord de la « syphanta » !

des prisonniers s’était donc opéré sans difficultés, et, avant trois jours, ces malheureux, condamnés aux tortures des bagnes barbaresques, seraient débarqués en quelque port de la Grèce septentrionale, là où ils n’auraient plus rien à craindre pour leur liberté.

Mais cette délivrance, c’était bien à celui qui venait de les arracher aux mains de Nicolas Starkos qu’ils la devaient tout entière ! Aussi, leur reconnaissance se manifesta-t-elle par un acte touchant, dès qu’ils eurent pris pied sur le pont de la corvette.

Parmi eux se trouvait un « pappa », un vieux prêtre de Léondari. Suivi de ses compagnons d’infortune, il s’avança vers la dunette, sur laquelle Hadjine Elizundo et Henry d’Albaret se tenaient avec quelques-uns des officiers. Puis, tous s’agenouillèrent, le vieillard à leur tête, et celui-ci, tendant ses mains vers le commandant :

« Henry d’Albaret, dit-il, soyez béni de tous ceux que vous avez rendus à la liberté !

— Mes amis, je n’ai fait que mon devoir ! répondit le commandant de la Syphanta, profondément ému.

— Oui !… béni de tous… de tous… et de moi, Henry ! » ajouta Hadjine en se courbant à son tour.

Henry d’Albaret l’avait vivement relevée, et alors les cris de vive Henry d’Albaret ! vive Hadjine Eli-