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l’archipel en feu.

— N’est-ce pas la seule que puisse donner un infâme ! » répondit Henry d’Albaret.

Sur ce dernier mot, Sacratif fit un geste dont les pirates ne savaient que trop la signification. C’était un arrêt de mort.

Cinq ou six hommes se jetèrent sur Henry d’Albaret, tandis que les autres retenaient le capitaine Todros qui essayait de briser ses liens.

Le commandant de la Syphanta fut entraîné vers l’avant, au milieu des plus abominables vociférations. Déjà un cartahut avait été envoyé de l’empointure de la vergue, et il ne s’en fallait plus que de quelques secondes que l’infâme exécution se fût accomplie sur la personne d’un officier français, lorsque Hadjine Elizundo parut sur le pont.

La jeune fille avait été amenée par ordre de Sacratif. Elle savait que le chef de ces pirates, c’était Nicolas Starkos. Mais ni son calme ni sa fierté ne devaient lui faire défaut.

Et d’abord, ses yeux cherchèrent Henry d’Albaret. Elle ignorait s’il avait survécu au milieu de son équipage décimé. Elle l’aperçut !… Il était vivant… vivant, au moment de subir le dernier supplice !

Hadjine Elizundo courut à lui en s’écriant :

« Henry !… Henry !… »

Les pirates allaient les séparer, lorsque Sacratif,