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L’ARCHIPEL EN FEU.

l’existence d’une nation grecque. En outre, par un article secret, les puissances signataires s’engageaient à s’unir contre le sultan, s’il refusait d’accepter un arrangement pacifique.

Tels sont les faits généraux de cette sanglante guerre, que le lecteur doit se remettre en mémoire, car ils se rattachent très directement à ce qui va suivre.

Voici maintenant quels sont les faits particuliers auxquels sont plus directement liés les personnages déjà connus et ceux à connaître de cette dramatique histoire.

Parmi les premiers, il faut d’abord citer Andronika, la veuve du patriote Starkos.

Cette lutte, pour conquérir l’indépendance de leur pays, n’avait pas seulement enfanté des héros, mais aussi d’héroïques femmes, dont le nom est glorieusement mêlé aux événements de cette époque.

Ainsi voit-on apparaître le nom de Bobolina, née dans une petite île, à l’entrée du golfe de Nauplie. En 1812, son mari est fait prisonnier, emmené à Constantinople, empalé par ordre du sultan. Le premier cri de la guerre de l’indépendance est jeté. Bobolina, en 1821, sur ses propres ressources, arme trois navires, et, ainsi que le raconte M. H. Belle, d’après le récit d’un vieux Klephte, après avoir arboré son pavillon, qui porte ces mots des femmes spar-