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Page:Verne - L’Archipel en feu, 1884.djvu/85

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TRISTE MAISON D’UN RICHE.

plît sans retard. Aussi, sa date fut-elle fixée à dix jours de là, c’est-à-dire à la fin du mois d’octobre.

Il est inutile d’insister sur les sentiments que l’approche de leur union fit naître dans le cœur des deux fiancés. Plus de départ pour cette guerre dans laquelle Henry d’Albaret pouvait laisser la vie ! Plus rien de cette attente douloureuse pendant laquelle Hadjine eût compté les jours et les heures ! Xaris, s’il est possible, était encore le plus heureux de toute la maison. Il se fût agi de son propre mariage que sa joie n’aurait pas été plus débordante. Il n’était pas jusqu’au banquier dont, malgré sa froideur habituelle, la satisfaction ne fût visible. C’était l’avenir de sa fille assuré.

On convint que les choses seraient faites simplement, et il parut inutile que la ville entière fût invitée à cette cérémonie. Ni Hadjine, ni Henry d’Albaret n’étaient de ceux qui veulent tant de témoins à leur bonheur. Mais cela nécessitait toujours quelques préparatifs, dont ils s’occupèrent sans ostentation.

On était au 23 octobre. Il n’y avait plus que sept jours à attendre avant la célébration du mariage. Il ne semblait donc pas qu’il pût y avoir d’obstacle à redouter, de retard à craindre. Et pourtant, un fait se produisit qui aurait très vivement inquiété Hadjine et Henry d’Albaret, s’ils en eussent eu connaissance.