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L’ARCHIPEL EN FEU.

— Le plus rarement possible ; mais quand il parle, il parle bien, et il n’est que temps de lui obéir !

— Et où va la Karysta ?

— On ne sait jamais où va la Karysta.

— Par le diable ! nous nous sommes engagés de confiance, et peu importe, après tout !

— Oui ! et soyez sûrs que là où le capitaine nous mène, c’est là qu’il faut aller !

— Mais ce n’est pas avec ses deux petites caronades de l’avant que la Karysta peut se hasarder à donner la chasse aux bâtiments de commerce de l’Archipel !

— Aussi n’est-elle point destinée à écumer les mers ! Le capitaine Starkos a d’autres navires, ceux-là bien armés, bien équipés pour la course ! La Karysta, c’est comme qui dirait son yacht de plaisance ! Aussi, voyez quel petit air elle vous a, auquel les croiseurs français, anglais, grecs ou turcs, se laisseront parfaitement attraper !

— Mais les parts de prise ?…

— Les parts de prise sont à ceux qui prennent, et vous serez de ceux-là, lorsque la sacolève aura fini sa campagne ! Allez, vous ne chômerez pas, et, s’il y a danger, il y aura profit !

— Ainsi, il n’y a rien à faire maintenant dans les parages de la Grèce et des îles ?