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VIII

le chott rharsa.


Le campement, cette nuit du 4 au 5 avril, fut établi au pied des dunes, d’un relief assez accusé, qui encadraient le fond de la crique. L’endroit ne présentait aucun abri. Les derniers arbres de cette région désolée avaient été dépassés par la petite troupe à trois ou quatre kilomètres de là, entre Nefta et le chott. C’était le désert sablonneux où s’ébauchaient à peine quelques traces de végétation, le Sahara dans toute son aridité.

Les tentes avaient été dressées. Les chariots, ravitaillés à Nefta, assuraient pour plusieurs jours la nourriture des hommes et des chevaux. D’ailleurs, en contournant le Rharsa, l’ingénieur s’arrêterait dans les oasis, assez nombreuses sur ses bords, où le fourrage frais se rencontrerait en abondance, et qu’on eût vainement cherchées à l’intérieur du chott.

C’est ce que M. de Schaller expliquait au capitaine Hardigan et au lieutenant Villette, alors réunis sous la même tente, avant de prendre leur part du repas que se préparait à servir M. François. Un plan du Rharsa, déposé sur la table, permettait d’en reconnaître la configuration. Ce chott, dont la limite méridionale s’écarte peu du trente-quatrième parallèle, s’arrondit vers le nord à travers la région que bordent les montagnes d’Aurès, aux approches de la bourgade de Chebika. Sa plus grande longueur, mesurée précisément sur ce trente-quatrième degré de latitude, se chiffre par soixante kilomètres, mais sa superficie submersible ne couvre que treize cents kilomètres carrés, soit, comme le dit