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l’invasion de la mer

pas, sans doute, et la caravane n’avait plus à craindre de les retrouver en se dirigeant vers l’est du Rharsa.

Mais le secours était arrivé à temps et, quelques minutes plus tard, les chameaux fussent tombés entre les mains de ces pirates du désert.

L’ingénieur, interrogeant alors le chef de la kafila, apprit comment les choses s’étaient passées, et dans quelles conditions ses chameliers et lui avaient été attaqués.

« Et, demanda le capitaine Hardigan, savez-vous à quelle tribu appartient cette bande ?…

— Notre guide assure que ce sont des Touareg, répondit le chef.

— On prétendait, reprit l’ingénieur, que les Touareg avaient abandonné peu à peu les oasis de l’ouest pour gagner l’est du Djerid…

— Oh ! tant qu’il y aura des caravanes qui le traverseront, il ne manquera pas de pillards pour les attaquer… observa le lieutenant Villette.

— Éventualité qui ne sera plus à craindre après l’inondation des chotts », déclara M. de Schaller.

Et alors le capitaine Hardigan de demander au chef si l’on avait entendu parler dans le pays de l’évasion de Hadjar.

« Oui, capitaine, et voilà déjà quelques jours que ce bruit s’est répandu…

— On ne dit pas s’il a été signalé aux environs du Rharsa ou du Melrir ?…

— Non, capitaine.

— Et ce n’était pas lui qui commandait cette bande ?…

— Je ne puis l’affirmer, répliqua le guide, car je le connais, et je l’aurais reconnu… Que ces pillards soient de ceux qu’il commandait autrefois, c’est bien possible, et, sans votre arrivée, capitaine, nous étions volés, massacrés jusqu’au dernier peut-être !…

— Mais, reprit l’ingénieur, vous allez pouvoir sans danger continuer votre route ?…