Page:Verne - L’Invasion de la mer.djvu/143

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
125
le second canal.

— Jamais.

— Bien !… peut-être… sera-t-il possible… Il se présente là une occasion… dont il faut profiter… qui ne se retrouverait pas…

— Et si ce capitaine et ce lieutenant tombent entre les mains de Hadjar…

— Ils ne s’échapperont pas, eux… comme Hadjar s’est échappé du bordj…

— Ils étaient trois seulement quand nous les avons aperçus, reprit l’un des indigènes…

— Oui… mais ceux qui sont campés là-bas… ne sont pas bien nombreux, répondit l’autre.

— Quel était ce troisième ?… Ce n’est pas un officier.

— Non… quelque ingénieur de leur compagnie maudite !… Il sera venu là avec son escorte pour visiter encore les travaux du canal… avant qu’il ne soit rempli par les eaux… Ils se dirigent vers le Melrir… et lorsqu’ils seront arrivés au chott… lorsqu’ils verront…

— Qu’ils ne peuvent plus l’inonder, s’écria le plus violent de ces deux hommes, et qu’elle ne se fera pas, leur mer Saharienne, ils s’arrêteront… ils n’iront pas plus loin… et alors quelques centaines des fidèles Touareg…

— Mais comment… les prévenir… pour qu’ils viennent à temps ?

— L’oasis de Zenfig n’est qu’à une vingtaine de lieues… et si le détachement s’arrête au Melrir… et si l’on peut l’y retenir quelques jours…

— Ce n’est pas impossible… surtout maintenant qu’ils n’auront pas de raison d’aller plus loin…

— Et s’ils attendent là que les eaux du golfe se répandent à travers le chott, ils pourront creuser leur tombe en cet endroit, car ils seront tous morts avant qu’elles n’y arrivent !… Viens, Harrig… viens !

— Oui… je te suis, Sohar ! »