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ce qui s’était passé.

— Entendu, conclut M. de Schaller, et je partage votre avis, Hardigan, il importe que la surveillance du canal, sur toute son étendue, s’établisse sans aucun retard. »

La mesure s’imposait, en effet, et, dès le lendemain, après la rentrée des ouvriers au chantier, le capitaine Hardigan se mettrait en rapport avec le commandant militaire de Biskra, auquel il enverrait un exprès. En attendant, la présence de ses quelques spahis suffirait peut-être à défendre la section, et, dans ces conditions, une nouvelle attaque des indigènes n’était sans doute pas à craindre.

Leur inspection terminée, l’ingénieur et le capitaine revinrent au campement, dont l’organisation se poursuivait, et il n’y avait plus qu’à attendre le lieutenant, qui serait certainement de retour avant le soir.

Une question des plus importantes dans les circonstances où se trouvait actuellement l’expédition était celle du ravitaillement. Jusqu’alors, elle avait la nourriture assurée soit par les réserves des deux chariots, soit par les vivres achetés dans les bourgades et villages de cette partie du Djerid. Ne manquaient les approvisionnements ni pour les hommes ni pour les chevaux.

Or, au chantier rétabli du kilomètre 347, il y aurait à se pourvoir d’une façon plus régulière pour un séjour de plusieurs semaines. Aussi, en même temps qu’il aviserait les autorités militaires des garnisons voisines, le capitaine Hardigan demanderait que des vivres lui fussent fournis pendant toute la durée de son séjour à l’oasis.

On s’en souvient, dès le lever du soleil, ce jour-là, 13 avril, de lourdes vapeurs s’entassaient, à l’horizon. Tout annonçait que la matinée comme l’après-midi seraient étouffants. Nul doute qu’il ne se préparât dans le nord un orage d’une extrême intensité.

Et, en réponse aux observations que faisait le brigadier Pistache à ce sujet :

« Je ne serais pas surpris, déclara M. François, que cette