Page:Verne - L’Invasion de la mer.djvu/194

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
174
l’invasion de la mer

lait aucunement compter sur le retour du lieutenant Villette. Ses hommes et lui ne se remettraient en route que le lendemain, alors que le cheminement à travers le Djerid serait praticable.

Quelles furent donc la surprise et aussi la satisfaction du capitaine et de ses compagnons, lorsqu’ils entendirent des aboiements dans la direction du nord.

Cette fois, pas d’erreur, un chien accourait vers l’oasis, et même s’en rapprochait rapidement.

« Coupe-à-cœur !… lui !… s’écria le brigadier. Je reconnais sa voix…

— C’est donc que Villette n’est pas loin ! », répondit le capitaine Hardigan.

En effet, si le fidèle animal précédait le détachement, ce ne devait être que de quelques centaines de pas.

À ce moment, sans que rien eût annoncé leur apparition, une trentaine d’indigènes, après avoir rampé le long de la lisière, bondirent sur le campement. Le capitaine, l’ingénieur, le brigadier, M. François, les deux spahis furent entourés avant d’avoir pu se reconnaître, saisis avant d’avoir pu se mettre en défense… Et d’ailleurs, qu’auraient-ils pu, vu leur petit nombre, contre cette bande qui venait de les surprendre ?…

En un instant, tout fut pillé, et les chevaux furent entraînés vers le Melrir.

Les prisonniers, séparés les uns des autres, dans l’impossibilité de communiquer, étaient poussés à la surface du chott, suivis du chien qui s’était lancé sur leurs traces. Et ils étaient déjà loin lorsque le lieutenant Villette arrivait au campement, où il ne trouvait plus trace des hommes qu’il avait quittés le matin, et des chevaux sans doute échappés pendant l’ouragan.