tenant Villette, en admettant que ses recherches l’eussent amené vers Zenfig, qu’auraient pu faire ses quelques hommes contre la bourgade ?…
Il n’y avait donc plus qu’à attendre les événements et dans quelles appréhensions ! D’un instant à l’autre, la porte du bordj n’allait-elle pas s’ouvrir pour donner passage à Hadjar et aux siens ?…
Serait-il possible de leur résister, si le chef targui les faisait entraîner vers la place pour être mis à mort ?… Et, ce qui ne serait pas fait aujourd’hui, ne se ferait-il pas demain ?…
La journée s’écoula, cependant, et sans apporter aucun changement à la situation. Les quelques provisions déposées le matin dans la cour leur suffirent, et, le soir venu, ils vinrent s’étendre sur la litière d’alfa, dans la chambre où ils avaient passé les nuits précédentes.
Mais ils y étaient depuis une demi-heure à peine, lorsqu’un bruit se fit entendre au-dehors. Est-ce donc que quelque Targui remontait le chemin de ronde ?… Est-ce que la porte allait s’ouvrir ?… Est-ce que Hadjar envoyait chercher les prisonniers ?…
Le brigadier s’était levé aussitôt, et, blotti contre la porte, il écoutait.
Ce n’était pas un bruit de pas qui arrivait à son oreille, mais plutôt une sorte de jappement sourd et plaintif. Un chien rôdait le long du sour extérieur.
« Coupe-à-cœur… c’est lui ! c’est lui !… » s’écria Pistache.
Et se couchant au ras du seuil :
« Coupe-à-cœur… Coupe-à-cœur !… répéta-t-il. C’est toi, mon bon chien ?… »
L’animal reconnut la voix du brigadier comme il eût reconnu celle de son maître Nicol, et répondit par de nouveaux aboiements à demi contenus.
« Oui… c’est nous… Coupe-à-cœur… c’est nous !… répétait encore Pistache. Ah ! si tu pouvais retrouver le marchef, et son