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Page:Verne - L’Invasion de la mer.djvu/257

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dénouement.

— Il me semble que oui…, répondit celui-ci.

— Eh bien alors, monsieur, j’ai l’avantage de vous signifier qu’aux termes d’une procuration par acte en brevet et dûment authentique, passée par-devant notaire, revêtue de la légalisation de M. le Président du tribunal de première instance du ressort du siège social de la Compagnie Franco-étrangère, visée — pour exequatur à la Résidence générale de France à Tunis — en marge de laquelle se trouve la mention suivante : Enregistré folio 200 verso case 12, reçu 3,75 F, décimes compris, signature illisible, je suis le mandataire des liquidateurs de ladite Compagnie avec les pouvoirs les plus étendus, notamment de transiger et au besoin de compromettre. — Lesdits pouvoirs bien et dûment homologués. — Vous ne serez pas surpris, monsieur, si, agissant ès qualités, je vous demande compte, en leur nom, des travaux entrepris par elle et que vous aviez pris l’engagement d’utiliser. »

Dans la joie débordante qui l’envahissait peu à peu, depuis qu’il avait retrouvé ses compagnons et qu’il voyait son œuvre achevée d’une façon tellement fantastique, cet homme si froid, si méthodique, si maître de lui dans les circonstances les plus difficiles, redevint, pour un instant, le boute-en-train renommé d’autrefois, lorsque, dans la cour de Centrale, lui, le major de promotion, apostrophait ses « bizuts » avec la verve endiablée d’un ancien. Et ce fut d’un ton gouailleur que, s’adressant à son interlocuteur, il lui dit :

« Monsieur le mandataire aux pouvoirs très étendus, un conseil d’ami : prenez plutôt des actions de la mer Saharienne. »

Et pendant qu’au milieu des manifestations et des félicitations il poursuivait sa route, il se mit à chiffrer les devis des nouveaux travaux qui devaient figurer dans le rapport qu’il voulait envoyer le jour même aux administrateurs de la Société.



fin.