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de gabès à tozeur.

de la Tunisie, par suite d’une modification lente ou brusque du sol, ne deviendra pas le bassin d’un océan… si la Méditerranée ne l’envahira pas de l’est à l’ouest ?…

— Voilà bien notre ami Villette qui s’emballe, répliqua le capitaine Hardigan, et qui se laisse impressionner par tous les fantômes qui hantent l’imagination des Arabes dans leurs récits. Il veut rivaliser de vitesse avec le brave Va-d’l’avant, de notre non moins brave Nicol !…

— Ma foi, mon capitaine, répliqua le jeune officier en riant, je pense que tout peut arriver…

— Et quelle est là-dessus votre opinion, mon cher de Schaller ?…

— Je n’aime à m’appuyer que sur des faits bien établis, sur des observations précises, conclut l’ingénieur. Mais, en vérité, plus j’ai étudié le sol de cette région, plus je le trouve dans des conditions anormales, et il y a à se demander quels changements pourront se produire avec le temps et grâce à des éventualités qu’on ne saurait prévoir ! Mais, en attendant, contentons-nous, tout en réservant l’avenir, de pouvoir réaliser ce magnifique projet de la mer Saharienne. »

Après nombre d’étapes à Limagnes, à Seftimi, à Bou-Abdallah, bourgades situées sur la langue de terre qui se prolonge entre le Fedjedj et le Djerid, l’expédition acheva l’exploration du premier canal jusqu’à Tozeur, où elle s’arrêta dans la soirée du 30 mars.