habitation sur ce train flottant, le padre Passanha n’avait pas, non plus, à y regretter sa pauvre église d’Iquitos.
Tel était donc ce merveilleux appareil, qui allait descendre tout le cours de l’Amazone. Il était là, sur la grève, attendant que le fleuve vînt lui-même le soulever. Or, d’après les calculs et observations de la crue, cela ne pouvait plus tarder.
Tout était prêt à la date du 5 juin.
Le pilote, arrivé de la veille, était un homme de cinquante ans, très entendu aux choses de son métier, mais aimant quelque peu à boire. Quoi qu’il en soit, Joam Garral en faisait grand cas, et, à plusieurs reprises, il l’avait employé à conduire des trains de bois à Bélem, sans avoir jamais eu à s’en repentir.
Il faut d’ailleurs ajouter qu’Araujo, — c’était son nom, — n’y voyait jamais mieux que lorsque quelques verres de ce rude tafia, tiré du jus de la canne à sucre, lui éclaircissaient la vue. Aussi ne naviguait-il point sans une certaine dame-jeanne emplie de cette liqueur, à laquelle il faisait une cour assidue.
La crue du fleuve s’était manifestée sensiblement déjà depuis plusieurs jours. D’instant en instant, le niveau du fleuve s’élevait, et pendant les quarante-