le document tout entier ! Elle donne leurs vrais noms aux vrais personnages ! Mais, avant de s’essayer à la comprendre, il faudrait commencer par déterminer le nombre de mots qu’elle contient, et l’eût-on fait, son sens véritable échapperait encore ! »
Et, ce disant, Torrès se mit à compter mentalement.
« Il y a là cinquante-huit mots ! s’écria-t-il, ce qui ferait cinquante-huit contos[1] ! Rien qu’avec cela on pourrait vivre au Brésil, en Amérique, partout où l’on voudrait, et même vivre à ne rien faire ! Et que serait-ce donc si tous les mots de ce document m’étaient payés à ce prix ! Il faudrait alors compter par centaines de contos ! Ah ! mille diables ! J’ai là toute une fortune à réaliser, ou je ne suis que le dernier des sots ! »
Il semblait que les mains de Torrès, palpant l’énorme somme, se refermaient déjà sur des rouleaux d’or.
Brusquement, sa pensée prit alors un nouveau cours.
« Enfin ! s’écria-t-il, je touche au but, et je ne regretterai pas les fatigues de ce voyage, qui m’a conduit des bords de l’Atlantique au cours du Haut-Amazone ! Cet homme pouvait avoir quitté l’Amé-
- ↑ 174 000 francs