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TORRÈS.

— Eh bien, nous règlerons plus tard, à bord de la jangada.

— Mais je ne sais, répondit Torrès, si j’oserai demander à Joam Garral de me permettre…

— N’hésitez pas ! s’écria Fragoso. Je lui en parlerai, si vous l’aimez mieux, et il se trouvera très heureux de pouvoir vous être utile en cette circonstance. »

En ce moment, Manoel et Benito, qui étaient venus à la ville, après leur dîner, se montrèrent à la porte de la loja, désireux de voir Fragoso dans l’exercice de ses fonctions.

Torrès s’était retourné vers eux, et tout à coup :

« Eh ! voilà deux jeunes gens que je connais ou plutôt que je reconnais ! s’écria-t-il.

— Vous les reconnaissez ? demanda Fragoso, assez surpris.

— Oui, sans doute ! Il y a un mois, dans la forêt d’Iquitos, ils m’ont tiré d’un assez grand embarras !

— Mais ce sont précisément Benito Garral et Manoel Valdez.

— Je le sais ! Ils m’ont dit leurs noms, mais je ne m’attendais pas à les retrouver ici ! »

Torrès, s’avançant alors vers les deux jeunes gens, qui le regardaient sans le reconnaître :