des couches de houille et d’anthracite ; ou ne doit-on pas l’attribuer à l’énorme quantité de plantes minuscules qu’elles charrient ? Il n’y a rien de certain à cet égard[1]. En tout cas, excellentes à boire, d’une fraîcheur très enviable sous ce climat, elles sont sans arrière-goût et d’une parfaite innocuité. Prenez un peu de cette eau, ma chère Minha, buvez-en, vous le pouvez sans inconvénient. »
L’eau était limpide et fraîche en effet. Elle aurait pu avantageusement remplacer les eaux de table si employées en Europe. On en recueillit quelques frasques pour l’usage de l’office.
Il a été dit qu’à la date du 2 juillet, dès le matin, la jangada était arrivée à San-Pablo-d’Olivença, où se fabriquent par milliers de ces longs chapelets dont les grains sont formés des écales du « coco de piassaba ». C’est là l’objet d’un commerce très suivi. Peut-être paraîtra-t-il singulier que les anciens dominateurs du pays, les Tupinambas, les Tupiniquis, en soient arrivés à faire leur principale occupation de confectionner ces objets du culte catholique. Mais, après tout, pourquoi pas ? Ces Indiens ne sont plus les Indiens d’autrefois. Au lieu d’être vêtus du cos-
- ↑ De nombreuses observations faites par les voyageurs modernes sont en désaccord avec celles de Humboldt.