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Page:Verne - La Jangada, 1881, t1.djvu/228

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LA JANGADA.

Teffé. On pouvait aller à Ega et en revenir rapidement, sans même courir des bordées.

La voile latine fut donc hissée au mât de la pirogue. Benito prit la barre, et l’on déborda, après qu’un dernier geste de Lina eut recommandé à Fragoso de faire bonne garde.

Il suffisait de suivre le littoral sud du lac pour atteindre Ega. Deux heures après, la pirogue arrivait au port de cette ancienne Mission, autrefois fondée par les carmélites, qui devint une ville en 1759, et que le général Gama fit définitivement rentrer sous la domination brésilienne.

Les passagers débarquèrent sur une grève plate, près de laquelle venaient se ranger, non seulement les embarcations du pays, mais aussi quelques-unes de ces petites goélettes, qui vont faire le cabotage sur le littoral de l’Atlantique.

Ce fut d’abord un sujet d’étonnement pour les deux jeunes filles, lorsqu’elles entrèrent dans Ega.

« Ah ! la grande ville ! s’écria Minha.

— Que de maisons ! que de monde ! répliquait Lina, dont les yeux s’agrandissaient encore pour mieux voir.

— Je le crois bien, répondit Benito en riant, plus de quinze cents habitants, au moins deux cents maisons, dont quelques-unes ont un étage, et deux