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Page:Verne - La Jangada, 1881, t1.djvu/238

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LA JANGADA.

et qu’on n’entendrait plus parler de lui. En cela, Yaquita suivait les conseils du padre Passanha, qui l’exhortait à prendre patience ; mais le bon père avait un peu plus de mal avec Manoel, très disposé à remettre sérieusement à sa place l’intrus si malencontreusement embarqué sur la jangada.

Le seul fait qui se passa dans cette soirée fut celui-ci :

Une pirogue, qui descendait le fleuve, accosta la jangada, après une invitation qui lui fut adressée par Joam Garral.

« Tu vas à Manao ? demanda-t-il à l’Indien, qui montait et dirigeait la pirogue.

— Oui, répondit l’Indien.

— Tu y seras ?…

— Dans huit jours.

— Alors tu y arriveras bien avant nous. Veux-tu te charger de remettre une lettre à son adresse ?

— Volontiers.

— Prends donc cette lettre, mon ami, et porte-la à Manao. »

L’Indien prit la lettre que lui présentait Joam Garral, et une poignée de reis fut le prix de la commission qu’il s’engageait à faire.

Aucun des membres de la famille, alors retirés dans l’habitation, n’eut connaissance de ce fait. Seul,