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LA JANGADA.

dent d’abord à Villa-Rica, où le général commandant appose son cachet sur les sacs, et le convoi reprend sa route vers Rio-de-Janeiro. J’ajoute que, pour plus de précaution, le départ est toujours tenu secret. Or, en 1826, un jeune employé, nommé Dacosta, âgé de vingt-deux à vingt-trois ans au plus, qui, depuis quelques années, travaillait à Tijuco dans les bureaux du gouverneur général, combina le coup suivant. Il s’entendit avec une troupe de contrebandiers et leur apprit le jour du départ du convoi. Des mesures furent prises par ces malfaiteurs, qui étaient nombreux et bien armés. Au delà de Villa-Rica, pendant la nuit du 22 janvier, la bande tomba à l’improviste sur les soldats qui escortaient les diamants. Ceux-ci se défendirent courageusement ; mais ils furent massacrés, à l’exception d’un seul, qui, bien que grièvement blessé, put s’échapper et rapporta la nouvelle de cet horrible attentat. L’employé qui les accompagnait n’avait pas été plus épargné que les soldats de l’escorte. Tombé sous les coups des malfaiteurs, il avait été entraîné et jeté sans doute dans quelque précipice, car son corps ne fut jamais retrouvé.

— Et ce Dacosta ? demanda Joam Garral.

— Eh bien, son crime ne lui profita pas. Par suite de différentes circonstances, les soupçons ne tardè-