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Page:Verne - La Jangada, 1881, t1.djvu/47

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LA FAMILLE GARRAL.

tranquille que si, par cette union, je sens l’avenir de ma fille assuré !

— Je puis rester son serviteur dévoué, son frère, son protecteur, sans être son époux, avait d’abord répondu Joam Garral. Je vous dois tout, Magalhaës, je ne l’oublierai jamais, et le prix dont vous voulez payer mes efforts dépasse leur mérite ! »

Le vieillard avait insisté. La mort ne lui permettait pas d’attendre, il exigea une promesse, qui lui fut faite.

Yaquita avait vingt-deux ans alors, Joam en avait vingt-six. Tous deux s’aimaient, et ils se marièrent quelques heures avant la mort de Magalhaës, qui eut encore la force de bénir leur union.

Ce fût par suite de ces circonstances qu’en 1830 Joam Garral devint le nouveau fazender d’Iquitos, à l’extrême satisfaction de tous ceux qui composaient le personnel de la ferme.

La prospérité de l’établissement ne pouvait que s’accroître de ces deux intelligences réunies en un seul cœur.

Un an après son mariage, Yaquita donna un fils à son mari, et deux ans après, une fille. Benito et Minha, les petits-enfants du vieux Portugais, devaient être dignes de leur grand-père, les enfants, dignes de Joam et Yaquita.