Page:Verne - La Jangada, 1881, t1.djvu/70

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

62
LA JANGADA.

passant de la Magdalena à l’Ortequaza, de l’Orterquaza au Caqueta, du Caqueta au Putumayo, du Putumayo à l’Amazone ! Quatre mille milles de routes fluviales, qui ne nécessiteraient que quelques canaux, pour que le réseau navigable fût complet !

— Enfin le plus admirable et le plus vaste système hydrographique qui soit au monde ! »

Ils en parlaient avec une sorte de furie, ces deux jeunes gens, de l’incomparable fleuve ! Ils étaient bien les enfants de cet Amazone, dont les affluents, dignes de lui-même, formant des chemins « qui marchent » à travers la Bolivie, le Pérou, l’Équateur, la Nouvelle-Grenade, le Venezuela, les quatre Guyanes, anglaise, française, hollandaise et brésilienne !

Que de peuples, que de races, dont l’origine se perd dans les lointains du temps ! Eh bien, il en est ainsi des grands fleuves du globe ! Leur source véritable échappe encore aux investigations. Nombres d’États réclament l’honneur de leur donner naissance ! L’Amazone ne pouvait échapper à cette loi. Le Pérou, l’Équateur, la Colombie se sont longtemps disputé cette glorieuse paternité.

Aujourd’hui, cependant, il paraît hors de doute que l’Amazone naît au Pérou, dans le district d’Huaraco, intendance de Tarma, et qu’il sort du lac