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LA JANGADA

« Ah ! s’écriait-il, pourquoi ce misérable qui l’a écrit, quel qu’il soit, n’a-t-il pas séparé les mots de ce paragraphe ! On pourrait… ou essayerait… Mais non ! Et cependant, s’il est réellement question dans ce document de cette affaire d’assassinat et de vol, il n’est pas possible que certains mots ne s’y trouvent, des mots tels qu’arrayal, diamants, Tijuco, Dacosta, d’autres, que sais-je ! et en les mettant en face de leurs équivalents cryptologiques, on pourrait arriver à reconstituer le nombre ! Mais rien ! Pas une seule séparation ! Un mot, rien qu’un seul !… Un mot de deux cent soixante-seize lettres !… Ah ! soit-il deux cent soixante-seize fois maudit, le gueux qui a si malencontreusement compliqué son système ! Rien que pour cela il mériterait deux cent soixante-seize mille fois la potence ! »

Et un violent coup de poing, porté sur le document, vint accentuer ce peu charitable souhait.

« Mais enfin, reprit le magistrat, s’il m’est interdit d’aller chercher un de ces mots dans tout le corps du document, ne puis-je, à tout le moins, essayer de le découvrir soit au commencement soit à la fin de chaque paragraphe ? Peut-être y a-t-il là une chance qu’il ne faut pas négliger ? »

Et s’emportant sur cette voie de déduction, le juge Jarriquez essaya successivement si les lettres qui