Page:Verne - La Jangada, 1881, t2.djvu/177

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

170
LA JANGADA

chambre du prisonnier, et l’évasion s’opérerait sans grandes difficultés, au moyen de la corde attachée à l’armature de fer.

Pendant la nuit que l’état du ciel devait rendre très obscure, aucune de ces manœuvres ne serait aperçue, et Joam Dacosta, avant le jour, pourrait être en sûreté.

Durant une heure, Manoel et Benito, allant et venant, de manière à ne pas attirer l’attention, prirent leurs relèvements avec une précision extrême, tant sur la situation de la fenêtre et la disposition de l’armature que sur l’endroit qui serait le mieux choisi pour lancer la corde.

« Cela est convenu ainsi, dit alors Manoel. Mais Joam Dacosta devra-t-il être prévenu ?

— Non, Manoel ! Ne lui donnons pas plus que nous ne l’avons donné à ma mère le secret d’une tentative qui peut échouer !

— Nous réussirons, Benito ! répondit Manoel. Cependant il faut tout prévoir, et au cas où l’attention du gardien-chef de la prison serait attirée au moment de l’évasion…

— Nous aurons tout l’or qu’il faudra pour acheter cet homme ! répondit Benito.

— Bien, répondit Manoel. Mais, une fois notre père hors de la prison, il ne peut rester caché ni