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DISPOSITIONS PRISES.

sans raison. Quant au dévouement de ce brave homme, à cet égard, pas de doute possible. Il eût certainement risqué sa liberté ou sa vie pour sauver le fazender d’Iquitos.

Araujo s’occupa immédiatement, mais dans le plus grand secret, des préparatifs qui lui incombaient en cette tentative d’évasion. Une forte somme en or lui fut remise par Benito, afin de parer à toutes les éventualités pendant le voyage sur la Madeira. Il fit ensuite préparer la pirogue, en annonçant son intention d’aller à la recherche de Fragoso, qui n’avait pas reparu, et sur le sort duquel tous ses compagnons avaient lieu d’être très inquiets.

Puis, lui-même, il disposa dans l’embarcation des provisions pour plusieurs jours, et, en outre, les cordes et outils que les deux jeunes gens y devaient venir prendre, lorsqu’elle serait arrivée à l’extrémité du canal, à l’heure et à l’endroit convenus.

Ces préparatifs n’éveillèrent pas autrement l’attention du personnel de la jangada. Les deux robustes noirs que le pilote choisit pour pagayeurs ne furent même pas mis dans le secret de la tentative. Cependant on pouvait absolument compter sur eux. Lorsqu’ils apprendraient à quelle œuvre de salut ils allaient coopérer, lorsque Joam Dacosta,