« Avant tout, lui dit Joam Dacosta, laissez-moi vous affirmer, monsieur, qu’il n’a tenu qu’à moi de fuir, mais que je ne l’ai pas voulu ! »
Le chef de police baissa un instant la tête ; puis, d’une voix qu’il essayait en vain de raffermir :
« Joam Dacosta, dit-il, l’ordre vient d’arriver à l’instant du chef suprême de la justice de Rio-de-Janeiro.
— Ah ! mon père ! s’écrièrent Manoel et Benito.
— Cet ordre, demanda Joam Dacosta, qui venait de croiser les bras sur sa poitrine, cet ordre porte l’exécution de la sentence ?
— Oui !
— Et ce sera ?…
— Pour demain ! »
Benito s’était jeté sur son père. Il voulait encore une fois l’entraîner hors de cette cellule… Il fallut que des soldats vinssent arracher le prisonnier à cette dernière étreinte.
Puis, sur un signe du chef de police, Benito et Manoel furent emmenés au dehors. Il fallait mettre un terme à cette lamentable scène, qui avait déjà trop duré.
« Monsieur, dit alors le condamné, demain matin, avant l’heure de l’exécution, pourrai-je passer quel-