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LA JANGADA

vement assis sur la gauche du fleuve ses maisonnettes, dont le seuil repose sur le tapis jaune de la grève.

Le village de Silves, bâti sur la gauche de l’Amazone, la bourgade de Villa Bella, qui est le grand marché de guarana de toute la province, restèrent bientôt en arrière du long train de bois. Ainsi fut-il du village de Faro et de sa célèbre rivière de Nhamundas, sur laquelle, en 1539, Orellana prétendit avoir été attaqué par des femmes guerrières qu’on n’a jamais revues depuis cette époque, — légende qui a suffi pour justifier le nom immortel du fleuve des Amazones.

Là finit la vaste province du Rio-Negro. Là commence la juridiction du Para, et, ce jour même, 22 septembre, la famille, émerveillée des magnificences d’une vallée sans égale, entrait dans cette portion de l’empire brésilien, qui n’a d’autre borne à l’est que l’Atlantique.

« Que cela est magnifique ! disait sans cesse la jeune fille.

— Que c’est long ! murmurait Manoel.

— Que c’est beau ! répétait Lina.

— Quand serons-nous donc arrivés ! » murmurait Fragoso.

Le moyen de s’entendre, s’il vous plaît, en un