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Page:Verne - La Jangada, 1881, t2.djvu/288

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DE ROTTERDAM À COPENHAGUE.

d’été. On s’y rend par des steamers qui desservent tous les points de la côte et accostent de longs « piers », sortes d’estacades de bois ou de fer, pittoresquement allongés sur la rade. C’est là une excursion charmante que nous comptions faire le lendemain, en allant, à Elseneur, visiter le château de Kronborg.

Ce château défend l’entrée septentrionale du Sund, et c’est dans cette vieille forteresse que Shakespeare a placé les grandes scènes de sa sombre tragédie d’Hamlet.

Mais, malgré l’intérêt que nous prenions à ce remarquable panorama, il fallait songer au départ ; la place n’était plus tenable : les rafales augmentaient de violence, et par moments le clocher semblait osciller sous leur puissant effort. Mon fils, moins aguerri que moi, commençait à souffrir de ce mouvement de trépidation, extrêmement pénible quand on le subit à cent mètres en l’air ; il verdissait à vue d’œil, comme s’il eût eu le mal de mer, son regard se troublait… il était temps de partir.

Nous, commençons donc à descendre. Si habitué que je fusse aux courses dans les montagnes, cette rampe, s’enfonçant en tire-bouchon dans le vide, produisait sur moi une impression désagréable. Sans