Page:Verne - La Jangada, 1881, t2.djvu/304

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

297
DE ROTTERDAM À COPENHAGUE.

avoir débarqué notre ami Robert Godefroy, qui, par Malmô, Stockholm, Christiania, Drontheim, allait compléter ce voyage en allant dans le Finmark jusqu’à Hammerfest et au cap Nord, le Saint-Michel faisait route pour Boulogne. Après avoir repassé par le canal de l’Eider, quatre jours après, il venait mouiller à Deal sur la rade des Dunes.

C’était là le pays natal de Thomas Pearkop. C’est là qu’il allait être rendu à sa famille, bien portant, bien dodu, et muni d’un superbe certificat constatant une fois de plus ses capacités de Pilot for the North sea.

Il va sans dire que Thomas Pearkop emportait avec lui son fameux sac.

Eh bien, ce sac invraisemblable, qui renfermait déjà tout un monde, et dans lequel il eût semblé impossible d’introduire une épingle, ce sac était encore plus gros et plus lourd quand Thomas Pearkop quitta le Saint-Michel. Il contenait en plus quatre bouteilles de vin fin, deux bouteilles de liqueur et quelques autres articles de victuailles, que nous lui avions offerts de bon cœur pour mistress Pearkop, malade depuis deux ans, d’une maladie grave qui laissait peu d’espoir à son mari.

Ce qui m’a surtout frappé, c’est que les réconfortants étaient nécessaires à mistress Pearkop. Puis-