déposa sur la table le mémoire qu’il avait rédigé, il ne fit pas un mouvement pour le prendre.
« Vous avez fini ? dit-il.
— Oui, monsieur.
— Et vous persistez à soutenir que vous n’avez quitté Iquitos que pour venir réclamer la révision de votre jugement ?
— Je n’ai pas eu d’autre motif.
— Et qui le prouve ? Qui prouve que sans la dénonciation qui a amené votre arrestation, vous vous seriez livré ?
— Ce mémoire d’abord, répondit Joam Dacosta.
— Ce mémoire était entre vos mains, et rien n’atteste que, si vous n’aviez pas été arrêté, vous en auriez fait l’usage que vous dites.
— Il y a, du moins, monsieur, une pièce qui n’est plus entre mes mains, et dont l’authenticité ne peut être mise en doute.
— Laquelle ?
— La lettre que j’ai écrite à votre prédécesseur, le juge Ribeiro, lettre qui le prévenait de ma prochaine arrivée.
— Ah ! vous aviez écrit ?…
— Oui, et cette lettre, qui doit être arrivée à son adresse, ne peut tarder à vous être remise !
— Vraiment ! répondit le juge Jarriquez d’un ton