du crime, il m’a affirmé l’avoir entre les mains : Il m’a offert de me la vendre !
— Eh ! Joam Dacosta, répondit le juge Jarriquez, ce n’eût pas été trop cher que la payer de toute votre fortune !
— Si Torrès ne m’avait demandé que ma fortune, je la lui aurais abandonnée, et pas un des miens n’eût protesté ! Oui, vous avez raison, monsieur, on ne peut payer trop cher le rachat de son honneur ! Mais ce misérable, me sachant à sa merci, exigeait plus que ma fortune !
— Quoi donc ?…
— La main de ma fille, qui devait être le prix de ce marché ! J’ai refusé, il m’a dénoncé, et voilà pourquoi je suis maintenant devant vous !
— Et si Torrès ne vous eût pas dénoncé, demanda le juge Jarriquez, si Torrès ne se fût pas rencontré sur votre passage, qu’eussiez-vous fait en apprenant à votre arrivée ici la mort du juge Ribeiro ? Seriez-vous venu vous livrer à la justice ?…
— Sans aucune hésitation, monsieur, répondit Joam Dacosta d’une voix ferme, puisque, je vous le répète, je n’avais pas d’autre but en quittant Iquitos pour venir à Manao. »
Cela fut dit avec un tel accent de vérité, que le juge Jarriquez sentit une sorte d’émotion le péné-