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Page:Verne - La Jangada, 1881, t2.djvu/84

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PREMIÈRES RECHERCHES.

aux rives, on immergea ces râteaux qui devaient racler le fond en tous sens.

Ce fut à cette besogne difficile que Benito et, ses compagnons s’employèrent jusqu’au soir. Les ubas et les pirogues, manœuvrées à la pagaie, se promenèrent à la surface du fleuve dans tout le bassin que terminait en aval le barrage de Frias.

Il y eut bien des instants d’émotion, pendant cette période des travaux, lorsque les herses, accrochées à quelque objet du fond, faisaient résistance. On les halait alors, mais, au lieu du corps si avidement recherché, elles ne ramenaient que quelques lourdes pierres ou des paquets d’herbages qu’elles arrachaient de la couche de sable.

Cependant personne ne songeait à abandonner l’exploration entreprise. Tous s’oubliaient pour cette œuvre de salut. Benito, Manoel, Araujo n’avaient point à exciter les Indiens ni à les encourager. Ces braves gens savaient qu’ils travaillaient pour le fazender d’Iquitos, pour l’homme qu’ils aimaient, pour le chef de cette grande famille, qui comprenait dans une même égalité les maîtres et les serviteurs !

Oui ! s’il le fallait, sans songer à la fatigue, on passerait la nuit à sonder le fond de ce bassin. Ce que valait chaque minute perdue, tous ne le savaient que trop.