conversation dans la salle à manger de Steam-House. Je vins aussitôt les rejoindre.
Au même instant, Banks quittait sa chambre, et le capitaine l’interpellait de sa voix sonore :
« Eh bien, ami Banks, lui dit-il, nous voilà enfin arrivés à bon port ! Cette fois, c’est définitif. Il ne s’agit plus d’une halte de quelques heures, mais d’un séjour de quelques mois.
— Oui, mon cher Hod, répondit l’ingénieur, et vous pouvez organiser vos chasses tout à votre aise. Le coup de sifflet de Géant d’Acier ne vous rappellera plus au campement.
— Tu entends, Fox ?
— Oui, mon capitaine, répondit le brosseur.
— Le ciel me vienne en aide ! s’écria Hod, mais je ne quitterai pas le sanitarium de Steam-House avant que le cinquantième ne soit tombé sous mes coups ! Le cinquantième, Fox ! J’ai comme une idée que celui-là sera particulièrement difficile à décrocher !
— On le décrochera pourtant, répondit Fox.
— D’où vous vient cette idée, capitaine Hod ? demandai-je.
— Oh ! Maucler, c’est un pressentiment… un pressentiment de chasseur, rien de plus !
— Ainsi donc, dit Banks, dès aujourd’hui, vous allez quitter le campement et vous mettre en campagne ?
— Dès aujourd’hui, répondit le capitaine Hod. Nous commencerons d’abord par reconnaître le terrain, de manière à explorer la zone inférieure, en descendant jusqu’aux forêts du Tarryani. Pourvu que les tigres n’aient pas abandonné cette résidence !
— Pouvez-vous croire ?…
— Eh ! ma mauvaise chance !
— Mauvaise chance !… dans l’Himalaya !… répondit l’ingénieur. Est-ce que cela est possible !
— Enfin, nous verrons ! — Vous nous accompagnerez, Maucler ? demanda le capitaine Hod, en se retournant vers moi.
— Oui, certainement.
— Et vous, Banks ?
— Moi aussi, répondit l’ingénieur, et je pense que Munro se joindra à vous comme je vais le faire… en amateur !