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la maison à vapeur.

CHAPITRE III.

la révolte des cipayes.


Quelques mots feront sommairement connaître ce qu’était l’Inde à l’époque à laquelle ce récit se rattache, et plus particulièrement ce que fut cette formidable insurrection des Cipayes, dont il importe de reprendre ici les principaux faits.

Ce fut en 1600, sous le règne d’Élisabeth, en pleine race solaire, dans cette Terre Sainte de l’Aryavarta, au milieu d’une population de deux cents millions d’habitants, dont cent douze millions appartenaient à la religion indoue, que se fonda la très honorable Compagnie des Indes, connue sous le sobriquet bien anglais de « Old John Company ».

C’était, au début, une simple « association de marchands, faisant le trafic avec les Indes orientales », à la tête de laquelle fut placé le duc de Cumberland.

Vers cette époque, déjà, la puissance portugaise, après avoir été grande aux Indes, commençait à s’effacer. Aussi, les Anglais, mettant cette situation à profit, tentèrent-ils un premier essai d’administration politique et militaire dans cette présidence du Bengale, dont la capitale, Calcutta, allait devenir le centre du nouveau gouvernement. Tout d’abord, le 39e régiment de l’armée royale, expédié d’Angleterre, vint occuper la province. De là cette devise, qu’il porte encore sur son drapeau : Primus in Indiis.

Cependant, une compagnie française s’était fondée à peu près vers le même temps, sous le patronage de Colbert. Elle avait le même but que celui dont la Compagnie des marchands de Londres avait fait son objectif. De cette rivalité devaient naître des conflits d’intérêts. Il s’ensuivit de longues luttes avec succès et revers, qui illustrèrent les Dupleix, les Labourdonnais, les Lally-Tollendal.

Finalement, les Français, écrasés par le nombre, durent abandonner le Carnatique, cette portion de la péninsule, qui comprend une partie de sa lisière orientale.