Page:Verne - Le Beau Danube Jaune.djvu/48

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— Et vous offrez cinq cents florins ? reprit Ilia Krusch qui ramenait la proposition à son côté le plus sérieux.

— Cinq cents, dont voici la moitié », reprit M. Jaeger en remettant une liasse de billets de banque.

Ilia Krusch les prit, les examina, les compta avec un soin qui prouvait une certaine défiance, mais dont M. Jaeger ne parut point se blesser.

En ce moment, quelques personnes commençaient à paraître, les unes venant de l’amont, les autres de l’aval, un certain nombre descendant les rues de la rive gauche. Nul doute que la présence d’Ilia Krusch ne se fût ébruitée, et, s’il voulait échapper à la curiosité publique, il n’avait plus un instant à perdre.

À noter que M. Jaeger, dont le visage se rembrunissait à l’approche de ces curieux, ne paraissait pas moins pressé de les éviter. Aussi reposa-t-il, et avec insistance, sa question à Ilia Krusch.

« M’acceptez-vous ? » dit-il.

Il y a lieu de croire qu’Ilia Krusch accepta la proposition, car, une minute après, la barge prenait le courant, et M. Jaeger se trouvait à bord près de lui.

Et lorsque les curieux arrivèrent, le lauréat de la Ligne Danubienne était déjà à une vingtaine de toises, et ils ne purent que le saluer de leurs lointains hurrahs.

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