Page:Verne - Le Château des Carpathes.djvu/149

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nies malfaisants !… Et qui sait s’ils ne s’acharneront pas à le tourmenter toute sa vie…

— Oh ! pour cela, mademoiselle Miriota, répondit Franz, nous y mettrons bon ordre, je vous le promets.

— Il n’arrivera rien à mon pauvre Nic ?…

— Rien, et grâce aux agents de la police, on pourra dans quelques jours parcourir l’enceinte du burg avec autant de sécurité que la place de Werst ! »

Le jeune comte, jugeant inopportun de discuter cette question du surnaturel devant des esprits si prévenus, pria Miriota de le conduire à la chambre du forestier.

C’est ce que la jeune fille se hâta de faire, et elle laissa Franz seul avec son fiancé.

Nic Deck avait été instruit de l’arrivée des deux voyageurs à l’auberge du Roi Mathias. Assis au fond d’un vieux fauteuil, large comme une guérite, il se leva pour recevoir son visiteur. Comme il ne se ressentait presque plus de la paralysie qui l’avait momentanément frappé, il était en état de répondre aux questions du comte de Télek.

« Monsieur Deck, dit Franz, après avoir amicalement serré la main du jeune forestier, je vous demanderai tout d’abord si vous croyez à la présence d’êtres surnaturels dans le château des Carpathes ?

— Je suis bien forcé d’y croire, monsieur le comte, répondit Nic Deck.

— Et ce seraient eux qui vous auraient empêché de franchir la muraille du burg ?

— Je n’en doute pas.

— Et pourquoi, s’il vous plaît ?…

— Parce que, s’il n’y avait pas de génies, ce qui m’est arrivé serait inexplicable.

— Auriez-vous la complaisance de me raconter cette affaire sans rien omettre de ce qui s’est passé ?