Page:Verne - Le Château des Carpathes.djvu/217

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Ces derniers mots du chant de la Stilla s’échappaient seuls de sa bouche :

Innamorata… Voglio morire…

Franz de Télek était fou.

XVIII

Personne, sans doute, puisque le jeune comte avait perdu la raison, n’aurait jamais eu l’explication des derniers phénomènes dont le château des Carpathes avait été le théâtre, sans les révélations qui furent faites dans les circonstances que voici :

Pendant quatre jours, Orfanik avait attendu, comme c’était convenu, que le baron de Gortz vînt le rejoindre à la bourgade de Bistritz. En ne le voyant pas reparaître, il s’était demandé s’il n’avait pas été victime de l’explosion. Poussé alors par la curiosité autant que par l’inquiétude, il avait quitté la bourgade, il avait repris la route de Werst, et il était revenu rôder aux environs du burg.

Mal lui en prit, car les agents de la police ne tardèrent pas à s’emparer de sa personne sur les indications de Rotzko, qui le connaissait et de longue date.

Une fois dans la capitale du comitat, en présence des magistrats devant lesquels il fut conduit, Orfanik ne fit aucune difficulté de répondre aux questions qui lui furent posées au cours de l’enquête ordonnée sur cette catastrophe.

Nous avouerons même que la triste fin du baron Rodolphe de Gortz