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UN PORTRAIT DE FEMME.

décidé à parcourir un peu la ville de Vienne ?… À y faire quelque visite, peut-être ?

— Que non pas, monsieur Jaeger, affirma Ilia Brusch. Je ne connais personne ici, moi. Depuis que vous êtes parti, je n’ai pas mis le pied à terre.

— Vraiment !

— C’est ainsi. Je n’ai pas quitté le bord, où j’avais d’ailleurs assez de travail pour m’occuper jusqu’au soir. »

Karl Dragoch ne répliqua pas. Les pensées que le flagrant mensonge de son hôte pouvait lui suggérer, il les garda pour lui, et l’on parla de choses et d’autres jusqu’au moment où sonna l’heure du sommeil.


VIII

UN PORTRAIT DE FEMME.

Ilia Brusch s’était-il rendu coupable d’un mensonge prémédité, ou bien changea-t-il d’avis par simple caprice ? Quoi qu’il en soit, les renseignements fournis par lui sur son itinéraire se trouvèrent être de la plus notoire inexactitude.

Parti deux heures avant l’aube, le matin du 26 août, il ne s’arrêta pas à Presbourg, comme il l’avait annoncé. Vingt heures de godille acharnée le menèrent d’une seule traite à plus de quinze kilomètres au delà