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LE PILOTE DU DANUBE.

prendrez la route du Nord. Tandis que l’on vous croira d’un côté, vous serez de l’autre.

— Où est donc le chaland ?

— À l’anse de Pilis.

— C’est là qu’est le rendez-vous ?

— Non, un peu plus près, à la clairière, sur la gauche de la route. Tu la connais ?

— Oui.

— Une quinzaine des nôtres y sont déjà. Vous irez les rejoindre.

— Et toi ?

— Je retourne en arrière rassembler le surplus de nos hommes que j’ai laissés en surveillance. Je les ramènerai avec moi.

— En route donc », approuvèrent les charretiers.

Cinq minutes plus tard, la voiture s’ébranlait. L’hôte, tout en maintenant ouvert l’un des battants de la porte cochère, salua poliment ses clients.

« Alors, décidément, c’est-il à Gran que vous allez ? interrogea-t-il.

— Non, répondirent les rouliers, c’est à Saint-André, l’ami.

— Bon voyage, les gars ! formula l’hôte.

— Merci, camarade. »

La charrette tourna à droite et prit, vers l’Est, le chemin de Saint-André. Quand elle eut disparu dans la nuit, le personnage que Kaiserlick et Vogel avaient attendu toute la journée s’éloigna à son tour, dans la direction opposée, sur la route de Gran.

L’aubergiste ne s’en aperçut même pas.