quand il fut introduit de nouveau dans le cabinet de M. Rona.
Le juge était à son bureau et paraissait fort occupé. Pendant dix minutes, il laissa le pilote attendre debout, comme s’il eût ignoré sa présence.
« Nous avons la réponse de Szalka, dit-il enfin d’une voix détachée, sans même relever les yeux sur le prisonnier qu’il surveillait sournoisement à travers ses cils baissés.
— Ah !… fît Serge Ladko avec satisfaction.
— Vous aviez raison, continuait cependant M. Rona. Il existe bien à Szalka un nommé Ilia Brusch, qui jouit de la meilleure réputation.
— Ah !… fit pour la seconde fois le pilote, qui voyait déjà ouverte la porte de sa prison.
Le juge, se faisant plus étranger et plus indifférent encore, murmura sans paraître y attacher la moindre importance :
— Le commissaire de police de Gran, chargé de l’enquête, a eu la bonne fortune de lui parler à lui-même.
— À lui-même ? répéta Serge Ladko qui ne comprenait pas.
— À lui-même, affirma le juge.
Serge Ladko croyait rêver. Comment un autre Ilia Brusch avait-il pu être trouvé à Szalka ?
— Ce n’est pas possible, Monsieur, balbutia-t-il. Il y a erreur.